« Live Free or Die » : manifestations contre le confinement au New Hampshire

VIA l’AFP

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi devant le Parlement de l’État du New Hampshire pour dénoncer les mesures de confinement face au coronavirus, que beaucoup trouvent excessives face au nombre de cas relativement peu élevé dans cet État de Nouvelle-Angleterre.  

Quelque 200 personnes s’étaient rassemblées à la mi-journée devant le Parlement de la ville de Concord, sous une pluie froide, et d’autres participaient à la manifestation depuis leur voiture, a constaté un photographe de l’AFP.  

« Les chiffres mentent », ou « Rouvrez le N.H. », disaient certaines pancartes brandies par les manifestants, qui demandent que cet État de 1,3 million d’habitants mettent fin plus tôt que prévu au décret de confinement en place jusqu’au 4 mai.  

D’autres reprenaient le slogan de cet État, « Live Free or Die » (« Vivre libre ou mourir »), au milieu de drapeaux américains.  

Parmi les manifestants figuraient des hommes en cagoules, armés, a constaté l’AFP.  

« Les gens sont tout à fait prêts à faire ce qu’il faut », mais « les chiffres ne justifient pas les mesures de confinement draconiennes que nous avons dans le New Hampshire », a indiqué par téléphone à l’AFP l’un des manifestants, Skip Murphy, 63 ans.  

Seule la partie sud-est de cet État, la plus proche de la grande zone urbaine de Boston, a un taux d’infection élevé, tandis que le reste de l’État, moins touché, ne devrait pas subir les mêmes restrictions, selon lui.  

Le New Hampshire avait recensé vendredi matin 1287 cas confirmés et 37 morts du coronavirus.  

AILLEURS AUSSI

À Annapolis, capitale du Maryland, les manifestants restaient en voiture, et l’AFP en a vu environ 200 défiler devant le Parlement local. « La pauvreté tue aussi », disait une pancarte, « je n’obéirai pas à des décrets illégaux », disait une autre. 

À Austin, capitale du Texas, État le plus peuplé après la Californie, ils étaient environ 250, armés de pancartes dénonçant notamment « l’effondrement économique » précipité par la mise à l’arrêt de toutes les activités non « essentielles », qui a fait exploser le nombre de chômeurs et fait perdre à beaucoup tout revenu. 

Alex Jones, fondateur du site d’informations proche de l’extrême-droite Infowars, à l’initiative de la manifestation, est arrivé dans un pick-up aux allures de char d’assaut, sous les hourras de la foule.. 

DES CHOIX NON MOTIVÉS PAR LA POLITIQUE, DISENT DES MANIFESTANTS 

Si ces rassemblements semblaient réunir beaucoup de partisans de Donald Trump, certains participants ont souligné que leurs motivations n’étaient pas politiques. 

Dolores, une coiffeuse qui manifestait à Annapolis, a expliqué ne plus pouvoir travailler ni toucher aucune aide gouvernementale, car elle est employeuse et non employée. 

« Il faut que je sauve mes affaires, je dois travailler pour vivre, sinon je vais mourir », a-t-elle dit à l’AFP. 

« Cela n’a rien à voir avec Trump ou avec les gouverneurs démocrates ou républicains, a affirmé Skip Murphy à Concord. C’est pour dire que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, et que le confinement doit s’arrêter là où il n’a pas de sens. » 

De telles manifestations se sont multipliées ces derniers jours à travers les États-Unis, pays le plus frappé par le coronavirus avec plus de 715 000 cas et 37 000 morts, alors que le chômage explose et que beaucoup de gens ont perdu leurs revenus, dans un pays au filet de protection sociale limité. 

La plus importante à ce jour s’est déroulée mercredi à Lansing, capitale du Michigan, où quelque 3000 personnes ont vilipendé les mesures de confinement de la gouverneure démocrate Gretchen Whitmer. 

Le président Trump, qui ne cache pas sa hâte de « rouvrir » l’économie du pays tout en laissant les gouverneurs de chaque État décider quand et comment lever les restrictions, a appelé vendredi à « libérer » du confinement trois États gérés par des gouverneurs démocrates – le Michigan, le Minnesota et la Virginie. 

UN APPEL CRITIQUÉ 

Le gouverneur de l’État de New York, le plus touché par l’épidémie avec plus de 236 000 cas confirmés et un ordre de confinement en vigueur au moins jusqu’au 15 mai – malgré un nombre de morts journaliers en baisse – a reconnu samedi que certains États, moins affectés, pouvaient adopter des stratégies de relance de l’économie plus rapide que la sienne. 

« Les chiffres dictent les stratégies », a indiqué le gouverneur Andrew Cuomo lors d’un point presse. 

Mais il a implicitement critiqué l’attitude de Donald Trump et de certains responsables républicains qui critiquent le confinement prolongé par les gouverneurs démocrates. 

Le confinement est « émotionnellement difficile, et économiquement désastreux », a-t-il souligné. Mais « comment la situation peut-elle empirer, et empirer rapidement? Si vous politisez toute cette émotion. Nous ne pouvons pas nous le permettre », a-t-il martelé.


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