Agence France Presse
Les dirigeants de Facebook, de Twitter et de Google ont une nouvelle fois défendu devant le Congrès américain leurs efforts pour lutter contre la désinformation en ligne.
C’était la quatrième audition devant les membres du Congrès depuis juillet, par caméra interposée, de Mark Zuckerberg (Facebook) et Jack Dorsey (Twitter), et la troisième pour Sundar Pichai (Google).

Les géants du web sont dans le collimateur des personnes élues, tant du camp républicain que du camp démocrate, à cause de leur puissance aussi bien économique que politique.
La désinformation à l’avant-plan
Les questions ont surtout porté sur leur rôle dans la propagation des fausses nouvelles sur les vaccins contre la COVID-19 et les affirmations mensongères sur des fraudes électorales massives lors du scrutin de novembre 2020 aux États-Unis.
Le temps est venu de tenir les plateformes en ligne responsables de leur rôle dans la montée de la désinformation et de l’extrémisme
, a exprimé le démocrate Frank Pallone, président de la commission de la Chambre des représentants pour l’Énergie et le Commerce.

L’attaque contre le Capitole, le 6 janvier, a été ainsi motivée, démarrée et nourrie par vos plateformes
, a dénoncé l’élu Mike Doyle.
Des partisanes et partisans de Donald Trump qui croient que l’élection a été volée
ont envahi le siège du Congrès américain, interrompant la certification de la victoire de Joe Biden. Cet assaut a coûté la vie à cinq personnes et choqué le pays.
L’ancien président américain et ses fans entretenaient depuis des mois le mythe d’une fraude électorale massive, notamment sur Twitter, Facebook et YouTube (Google).
Des mesures pour combattre la désinformation
Les trois dirigeants ont défendu l’arsenal sans précédent des mesures prises pour juguler la désinformation, les appels à la violence et les commentaires racistes.

Notre processus de surveillance des contenus est fait pour constamment évoluer
, a affirmé Jack Dorsey, selon qui Twitter se concentre sur la manipulation des médias, la santé publique et l’intégrité civique.
Sundar Pichai a, lui, souligné que YouTube avait supprimé 850 000 vidéos et bloqué près de 100 millions de publicités liées à la COVID-19 en 2020.
La carte de la liberté d’expression
Si les trois patrons ont assuré aux membres du Congrès leur engagement contre la désinformation, ils ont souligné la menace d’un contrôle trop strict des contenus sur la liberté d’expression.
Personne ne veut d’un monde où vous ne pouvez dire que des choses que les sociétés privées ont jugées comme étant la vérité, où chaque texto, courriel, vidéo et commentaire doit être vérifié [avant d’être envoyé].Mark Zuckerberg
Au cœur de ce débat se trouve l’article 230 du Communications Decency Act, datant de 1996, qui protège les hébergeurs sur Internet de poursuites liées aux contenus publiés par des tiers, pierre angulaire des réseaux sociaux.

Notre processus de surveillance des contenus est fait pour constamment évoluer
, a affirmé Jack Dorsey, selon qui Twitter se concentre sur la manipulation des médias, la santé publique et l’intégrité civique.
Sundar Pichai a, lui, souligné que YouTube avait supprimé 850 000 vidéos et bloqué près de 100 millions de publicités liées à la COVID-19 en 2020.
La carte de la liberté d’expression
Si les trois patrons ont assuré aux membres du Congrès leur engagement contre la désinformation, ils ont souligné la menace d’un contrôle trop strict des contenus sur la liberté d’expression.
Personne ne veut d’un monde où vous ne pouvez dire que des choses que les sociétés privées ont jugées comme étant la vérité, où chaque texto, courriel, vidéo et commentaire doit être vérifié [avant d’être envoyé].Mark Zuckerberg
Au cœur de ce débat se trouve l’article 230 du Communications Decency Act, datant de 1996, qui protège les hébergeurs sur Internet de poursuites liées aux contenus publiés par des tiers, pierre angulaire des réseaux sociaux.

Plusieurs membres du Congrès veulent réformer cet article pour faciliter les recours en justice contre les plateformes.
Ouverture à une réforme
Mark Zuckerberg s’est dit ouvert à des changements, prônant toutefois la mise en place d’un système pour identifier les contenus illégaux et les retirer, sans que les plateformes soient tenues pour responsables de la moindre publication qui passerait entre les mailles du filet.
Il est raisonnable d’attendre des grandes sociétés qu’elles aient des systèmes de surveillance efficaces, mais il n’est pas raisonnable de s’attendre à ce qu’elles ne fassent jamais d’erreurs.Mark Zuckerberg
Toute réforme qui abolirait l’immunité pourrait nuire
aux petites plateformes, selon lui.
Jack Dorsey a insisté sur la nécessité de rétablir la confiance avec les internautes, notamment en leur donnant plus de contrôle sur des algorithmes plus transparents.
Changement de paradigme à venir
À l’extérieur du Congrès, on voyait, dans une manifestation, les visages des trois grands patrons sur des pancartes d’émeutiers et émeutières du Capitole, pour dénoncer le rôle des réseaux sociaux dans ces violences.
Joe Biden a envoyé des signaux clairs aux GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) en s’entourant de personnalités connues pour leur approche sévère.
Tim Wu, professeur à l’Université de Columbia et défenseur de lois anticoncurrentielles plus strictes, a rejoint le prestigieux Conseil économique national de la Maison-Blanche.
Et le président a confirmé cette semaine son intention de nommer la juriste Lina Khan, une autre professeure de Columbia hostile aux monopoles des géants du web, à la tête de l’agence américaine de la concurrence (FTC).
Facebook et Google font déjà face à des poursuites de la part des autorités sur le front du droit de la concurrence.