La sécurité au Parlement et la police se préparent à l’arrivée des manifestants

La Presse Canadienne 

Les forces de sécurité sur la colline du Parlement se préparent à ce que jusqu’à 10 000 manifestants débarquent au centre-ville d’Ottawa, en fin de semaine, pour protester contre les mesures de confinement et la vaccination obligatoire des routiers.

Un semi-remorque arborant un juron contre le premier ministre Justin Trudeau a déjà été vu au centre-ville d’Ottawa jeudi, mais de nombreux autres véhicules sont attendus au cours des deux prochains jours.

Il est difficile d’obtenir des estimations précises sur le nombre de manifestants et de contre-manifestants attendus, mais le Service de police d’Ottawa a prévenu les résidents d’éviter de se déplacer en ville en fin de semaine et de s’attendre à des artères bloquées.

“Nous sommes au courant des propos déplacés et menaçants tenus dans les médias sociaux en lien avec cette manifestation, indique la police d’Ottawa sur Twitter. Nous faisons bon accueil aux manifestations pacifiques. Cela dit, la sûreté publique est primordiale – il y aura des conséquences pour les personnes s’adonnant à des actes criminels, à la violence et à des activités encourageant la haine.”

Une note de service envoyée par le Service de protection parlementaire aux députés et aux membres du personnel indique que la rue qui longe immédiatement la colline du Parlement sera fermée à la circulation. Les deux voies les plus éloignées de la colline seront réservées aux manifestants et les deux autres devront rester dégagées pour le passage des véhicules d’urgence.

Le groupe Canada Unity demande à la gouverneure générale et au Sénat d’ordonner au gouvernement fédéral et à tous les gouvernements provinciaux et territoriaux de lever toutes les restrictions sanitaires liées à la COVID-19, de renoncer à toutes les amendes liées à ces mesures, et d’annuler le passeport vaccinal, qualifié d’“illégal”.

Rien dans la Constitution n’accorde à la gouverneure générale ou au Sénat le pouvoir de prendre de telles mesures.

Dans une vidéo publiée sur la page Facebook du groupe Canada Unity, un partisan déclare que “l’échec n’est pas une option. La reddition n’est pas une option”.

Passeport vaccinal aux frontières

Les camionneurs ont cessé d’être exemptés de la vaccination obligatoire à la frontière canadienne le 15 janvier. Cela signifie que les camionneurs étrangers ne sont pas autorisés à entrer au Canada à moins qu’ils ne soient vaccinés, et que les routiers canadiens non vaccinés doivent faire une quarantaine de 14 jours à leur retour au Canada.

La politique américaine qui empêche les camionneurs canadiens non-vaccinés d’entrer aux États-Unis est entrée en vigueur le 22 janvier.

Après que des opinions plus extrémistes soient apparues dans et autour du mouvement, l’organisatrice principale, Tamara Lich, a demandé aux participants du convoi de ne pas tolérer la violence ou le vandalisme, et de signaler le numéro de camion et la plaque d’immatriculation de toute personne incitant à la violence ou à la haine.

Mme Lich est membre du Western Canadian Maverick Party, qui prône une plus grande autonomie pour l’Ouest canadien, voire son indépendance.

M. Trudeau a qualifié le convoi de “petite minorité marginale”, lors d’une conférence de presse mercredi, ce qui a suscité des centaines de commentaires sur la page Facebook de Canada Unity.

“Bonne chance samedi Justin, c’est tout ce que je peux dire, a écrit quelqu’un sur le compte officiel du groupe. Vous aurez couru après.”

La plupart des commentaires visaient les propos de M. Trudeau et réclamaient sa démission, mais certains évoquaient la violence et d’autres ont exigé qu’il soit arrêté et emprisonné.

Le député conservateur Pierre Poilievre a mis en garde contre la tentation de dépeindre tous les participants au convoi comme des extrémistes simplement parce que certains dans ses rangs pourraient exprimer des opinions radicales ou violentes.

Certains organisateurs ont demandé que l’événement soit pacifique et ont tenté d’éloigner les éléments extrémistes de la manifestation officielle.

Les conservateurs appellent au calme

Dans un éditorial publié par les plateformes de Postmedia, le chef conservateur Erin O’Toole s’est dit contrarié que certains veuillent utiliser le convoi pour inciter à la violence.

“À ces groupes, je dis :  »vos menaces de violence politique, de haine et de sectarisme n’ont pas leur place dans une société libre et démocratique, a écrit M. O’Toole. En fait, vous risquez de nuire à la chance donnée aux camionneurs de manifester pacifiquement et de faire entendre leur voix ».”

L’Alliance canadienne du camionnage s’est dissociée de cette manifestation et soutenu que plus de 85 % des camionneurs sont vaccinés. De nombreux routiers ont également écrit dans les réseaux sociaux qu’ils continuaient à faire leur travail et que ce convoi ne les représentait pas.

Le porte-parole de la Police provinciale de l’Ontario, Bill Dickson, a déclaré que la police surveillait tous les convois, mais ne donnerait pas de chiffres précis sur le nombre des participants, car les choses évoluent constamment.

Un groupe a quitté Thunder Bay, en Ontario, jeudi matin, et se séparait plus tard en deux à Nipigon, à une centaine de kilomètres au nord-est: une partie du convoi allait passer la nuit à Sault Ste. Marie et l’autre à Cochrane.

Plus à l’est, entre Toronto et Ottawa, les polices municipales de Belleville et de Kingston se préparaient jeudi à ce qu’un autre convoi traverse leurs villes, en route vers la capitale.

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