L’Europe isole le Royaume-Uni sur fond d’un nouveau variant de la COVID-19

Agence France Presse


L’Irlande, la Bulgarie, les Pays-Bas, l’Italie, l’Allemagne, la France et la Belgique ont décidé de suspendre les vols provenant du Royaume—Uni. L’Autriche y songe également, après les déclarations du premier ministre britannique sur un nouveau variant plus contagieux du coronavirus SARS-CoV-2, qui serait « hors de contrôle ».

Le président Trump et le premier ministre du Canada Justin Trudeau jonglent avec l’idée de fermer également la frontière et couper tout contact avec l’Angleterre pour une période indéterminée.

Quant à l’Espagne, elle demande une réponse « coordonnée » de l’Union européenne. L’objectif est de protéger les droits des citoyens européens à travers la coordination et en évitant des mesures unilatérales, a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

Les autorités britanniques ont annoncé samedi dans la soirée un reconfinement de Londres, du sud-est de l’Angleterre et d’une partie de l’est du pays. Cette mesure contraint plus de 16 millions d’habitants à rester chez eux et à renoncer aux retrouvailles de Noël.

Le reconfinement interdit l’ouverture des commerces non essentiels et tous les déplacements en dehors de ces zones, placées sous le niveau d’alerte 4, le plus élevé décrété au pays. Les restaurants et bars y étaient déjà fermés depuis mercredi.

Plus contagieux

Le premier ministre Johnson a indiqué que le Royaume-Uni avait informé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la propagation plus rapide du nouveau variant, jusqu’à 70 %, a-t-il précisé.

De précédentes mutations du SARS-CoV-2 ont déjà été observées et signalées dans le monde.

Les observations des experts sur ce variant apparu mi-septembre à Londres ou dans le Kent n’ont rien de rassurant. Le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance, a déclaré samedi que ce nouveau variant, en plus de se propager rapidement, devenait aussi la forme dominante, ayant entraîné une très forte hausse des hospitalisations en décembre.

Samedi, le premier ministre Johnson expliquait que rien n’indiquait que ce nouveau variant de virus était plus mortel, qu’il cause une forme plus grave de la maladie, ou qu’il réduit l’efficacité des vaccins.

Des mutations en observation

Cette mutation du coronavirus a poussé l’OMS à demander à ses membres européens de renforcer leurs procédures de contrôle et de prévention de la COVID-19.

Au niveau mondial, l’OMS recommande à tous les pays d’accroître leurs capacités de séquençage du virus Sars-Cov-2 quand c’est possible et de partager les données au niveau international, notamment si les mêmes mutations problématiques sont identifiées.

Selon l’OMS, outre des signes préliminaires que le variant pourrait être plus contagieux, le variant pourrait aussi affecter l’efficacité de certaines méthodes de diagnostic, là aussi selon des informations préliminaires. L’organisation affirme qu’il n’y a en revanche aucune preuve d’un changement de la gravité de la maladie, même si ce point fait aussi l’objet de recherches.

Hors du territoire britannique, neuf cas causés par ce nouveau variant ont été rapportés au Danemark, ainsi qu’un aux Pays-Bas et un en Australie, note l’OMS.

Par ailleurs, plusieurs autres pays ont signalé à l’OMS d’autres variants qui portent certains des changements génétiques du variant britannique.

L’Afrique du Sud, qui a également signalé un variantproblématique vendredi, considère que cette mutation est à l’origine d’un plus grand nombre de contagions et note une évolution du paysage épidémiologique, notamment avec davantage de patients plus jeunes, sans comorbidités, qui développent des formes graves de la maladie.

Le pays mène des recherches supplémentaires pour mieux comprendre le lien, indique l’OMS.

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